Downton Abbey, Saison 1
Série (historique) TV britannique de 2010 – 7 épisodes.
Écrite par Julian Fellowes (à qui l'on doit le magnifique film : Gosford Park dont l'ambiance, les décors et le sujet présageaient déjà la série)
Où l'on suit le quotidien d'une famille aristocratique anglaise du naufrage du Titanic (avril 1912) à la déclaration de la guerre (été 1914). Les héritiers de Downton Abbey ayant coulé avec le Titanic, Lord et Lady Grantham doivent faire face à une situation déstabilisante : accueillir un cousin lointain, nouvel héritier du domaine. Ce jeune homme, issu de la middle class travailleuse (il est juriste) se nomme Matthew. S'il épousait l'ainée des filles Grantham, Mary, cela permettrait à la famille Grantham de garder Downton Abbey dans son sein. Sauf que … les choses sont (évidemment !) plus difficiles qu'elles n'y paraissent : Mary et Matthew ne cessent de se tourner autour mais rien n'est jamais définitif concernant leur(s) relation(s). Jeunesse est si changeante … et si influençable ! Surtout que Downton Abbey, c'est également une galerie hétéroclite de domestiques (majordome, valets de pieds, femmes de chambre, cuisinières, chauffeur …) qui se mêlent allègrement de la vie de leurs maîtres (et inversement !). Entre manipulations, alliances, trahisons, vengeances, ambitions dévorantes … on découvre dans ce 'microcosme' de Downton Abbey, les 'dessous' de la haute société anglaise du début des années 1900. Comme l'illustre parfaitement la dernière image du générique de la série (le domaine de Downton 'reflété' en noir & blanc), c'est un monde où le mensonge, la dissimulation et les apparences le dispute à la vérité et où la lumière fait souvent place à la noirceur pure. Un vrai régal bourré de rebondissements (ah !! Pamuk, le diplomate turc !!! j'en ai crié devant ma TV !!), à l'écriture soignée.
Pourquoi Downton Abbey est-ce si bien ???
D'abord, visuellement parlant, impossible d'être insensible à la richesse & au raffinement des décors et des costumes. Le souci du détail est poussé à son extrême et la reconstitution d'une maison aristocratique anglaise est juste parfaite. (j'ai rarement vu autant de luxe et de luxe de détails, même dans un film …). De fait, l'époque choisie (le début des années 1900) s'y prête admirablement. En effet, c'est une époque de transition dans l'histoire de l'Angleterre, à cheval entre l'époque victorienne qui s'achève & la voie vers plus de libertés (des femmes, des défavorisés) ouverte par la Grande Guerre. La Belle Époque. Ces évolutions sociales représentent la toile de fond de la série (le prétexte étant la 'Grande Affaire' de l'héritage, évidemment) et apportent profondeur & émotion à la série. Ainsi Lady Sybil, proche des suffragettes, s'attache à un jeune (et beau) chauffeur politicien et une femme de chambre qui souhaite devenir secrétaire … Cependant, je n'ai pu m'empêcher d'être plus sceptique devant la libéralité de Lord Grantham pour les domestiques (l'opération des yeux de Mme Patmore …). De manière beaucoup plus subtile, le comportement & la psychologie de Lady Mary me semble assez moderne : elle oublie souvent les convenances non par bravade ni courageusement mais parce qu'elle écoute son cœur & son désir de femme. C'est pourquoi, j'aime beaucoup ce personnage. (plus que les 2 autres sœurs notamment).
Sinon, dans le désordre, j'aime beaucoup la musique du générique qui rappelle la BO de Jane Eyre (la version de 1996 avec Charlotte Gainsbourg). J'ai jubilé lorsque Lady Mary et Matthew Crawley se sont ENFIN embrassés (épisode 6) : c'est un joli couple même si, à la fin de la saison, leur avenir (commun) semble menacé ! Toujours dans l'épisode 6, j'ai exulté lorsque Mr Bates et Anna s'avouent (ouvertement) leurs sentiments et échangent (presque) leur premier baiser. Las … encore une histoire compliquée ! En revanche, j'ai été agacée par les 'révélations' autour du passé de Mr Bates. De 1) difficile de faire descendre un de mes favoris de son piédestal (aahh … son calme olympien, sa gentillesse, sa réserve …). De 2) ok, Mr Bates a un passé vilain mais bon … c'est du passé (et qui n'apporte rien à l'histoire, il me semble !).
Je trouve aussi Thomas, le valet de pied, fort intéressant (de manière assez surprenante, je me suis attachée à ce personnage). Tout chafouin et manipulateur qu'il soit, son mal-être et sa volonté d'être son propre maître ne laissent pas insensible (et impossible de ne pas trouver du vrai dans ses opinions sur les classes sociales et leurs privilères dépassés !). Et j'avoue, ses amours contrariées m'ont fait mal au cœur ! De fait, à la fin de la saison 1, j'admire également son instinct de survie qui le pousse à prendre très rapidement des mesures afin de ne pas être envoyé au front pour combattre … Enfin, j'aime la rivalité (non dénuée d'amitié et d'humour) entre Violet, la comtesse douairière, et Lady Crowley. Et quel plaisir de retrouver Maggie Smith (McGonagall !!) en comtesse anglaise sévère et austère …
La déclaration de guerre va évidemment apporter beaucoup de bouleversements dans la SAISON 2 (j'imagine les jeunes hommes mobilisés et les femmes engagées dans les œuvres pour aider les blessés, les familles des morts au combat …). J'ai hâte de savoir si les filles Grantham arriveront à se marier. Je pense que les cœurs de Lady Mary et de Mattew continuerons de battre à l'unisson qu'ils arrivent ou non à se l'avouer. Cependant, je me demande si Lady Edith arrivera à récupérer Sir Strallan … Évidemment, je prévoie que Lady Sybil tombera amoureuse du jeune chauffeur … A qui l'héritage va-t-il échoir ? Vite vite vite ! La suite !
J'avais déjà repéré cette série, mais j'en ai accéléré mon visionnage à l'occasion du MOIS ANGLAIS, organisé par LOU, TITINE et CRYSSILDA.
A lire chez LOU une présentation de la série beaucoup plus détaillée que la mienne.