« Et si les rêves avaient le pouvoir de changer le monde ? »
Le Miroir brisé de Jonathan Coe
Illustrations de Chiara Coccorese
Traduit de l'anglais
Gallimard Jeunesse (février 2014) / 112 pages / 12,50 euros
Le Miroir brisé est la première incursion en littérature jeunesse de Jonathan Coe et, comme c'est souvent le cas de brillants auteurs qui écrivent pour les adultes, je trouve qu'il rate un peu sa cible.
Il s'agit d'un conte qui pioche dans la meilleure et la plus classique tradition anglaise : Roald Dahl, Lewis Carroll ou encore Neil Gaiman (je pense notamment à Coraline). Il y a donc indubitablement quelque chose d'onirique dans ce roman mais également quelques bémols.
Pour affronter un quotidien solitaire et morose (des parents qui ne s'aiment plus, une ville où les bibliothèques sont détruites et remplacées par des centres commerciaux), la jeune Claire a un secret. C'est un petit miroir taillé en étoile, découvert dans la décharge (*sic!*) qui jouxte sa maison et qui a le pouvoir d'embellir le monde réel lorsque Claire regarde dedans. Est-ce un objet magique ? Ou l'effet de l'imagination de la fillette ?
Si j'ai trouvé les illustrations plutôt vilaines et peu attirantes pour les lecteurs cibles (« à partir de 10 ans » indique l'éditeur), l'histoire fonctionne globalement bien. Étonnamment, la tonalité générale est assez pesante, voire déprimante (mais pourquoi pas?) et non dénuée de critique sociale bien que malheureusement un brin manichéenne. Cela étant, je n'ai pas du tout apprécié la dernière phrase et la rupture de narration qu'elle apporte « qu'avaient-ils vu dans le miroir ? A toi et à tes amis de l'imaginer, dans les années à venir » (p. 112). Enfant, c'était déjà le genre de phrase qui me faisait détester un livre, car j'avais l'impression d'être infantilisée par l'auteur …
Pour conclure, je préfère sans aucun doute possible Jonathan Coe lorsqu'il écrit pour les grands !
Et voilà ma 3ème lecture anglaise pour le Mois Anglais organisé par Lou, Titine et Cryssilda.