« Mieux vaut gagner le ciel en morceaux qu'aller intact en enfer »
Dissolution de C.J. Sansom
Traduit de l'anglais (Angleterre) : Dissolution
POCKET / 2006 / 537 pages
Suite à ma précédente lecture, j'avais envie de prolonger mon incursion dans l’Angleterre des Tudor. Dissolution traite d'un épisode (pour moi) méconnu de cette époque : la dissolution des monastères et la Reforme de l’Église anglaise entre 1530 et 1570, qui transformèrent l'histoire religieuse et sociale du pays.
1537. Un monastère (nommé Scarnsea, fictif) sous la neige, bordé de marais sinistres et d'un village misérable étranglé par les taxes. C'est dans ce huit-clos, que Dissolution débute.
Matthew Shardlake, avocat doué mais bossu disgracieux, est mandaté par Lord Cromwell au monastère afin de résoudre une série de crimeset d'obtenir la reddition des moines. En effet, Henri 7 souhaite se débarrasser des éléments de culte liés à la papauté et particulièrement les reliques, les indulgences et les monastères « ce chancre niché au cœur du royaume » (p.25). Pour Matthew, la tâche est rude d'autant plus que sa foi envers Thomas Cromwell est mise à l’épreuve à mesure qu'il découvre les aspects sombres de la Réforme.
Dissolution est un roman policier honnête et malgré quelques longueurs, il contient des rebondissements haletants (l'emprisonnement de Frère Jérôme, la poursuite dans le clocher …).
C'est surtout une page d'histoire passionnante. J'avoue avoir été perdue jusqu'à ce que je comprenne que Thomas et Olivier Cromwell sont 2 personnes différentes (*shame*)… J'ai découvert une période troublée où la torture, la corruption, les brutalités et la cupidité sont institutionnalisées. J'ai d'ailleurs été touchée par l'épilogue mélancolique qui clôt l'enquête.
Pour conclure, mon projet de découvrir l'histoire des Tudor à travers les romans progresse lentement mais sûrement !