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Chez Mrs FIGG : chats, scones et livres à volonté !
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20 septembre 2016

« Tiens, cette enfant me rappelle un biscuit Oreo – vu de profil »

oreo livreOreo de Fran Ross

Traduit de l'anglais (États-Unis)

Première parution : 1974

Éditions 10/18 (Post-éditions) / 334 pages / 2016

Christine est surnommée Oreo parce que « quand ils voyaient le brun chaud de sa peau et son large sourire, qui découvrait des dents de bébé blanches comme le sucre, ils se disaient : 'Tiens, cette enfant me rappelle un biscuit Oreo – vu de profil'. Et c'est ainsi qu'Oreo reçut son nom » (p.66).

Philadelphie, années 60. Oreo est une jeune métisse (juive par son père et noire par sa mère) élevée par sa grand-mère maternelle et éduquée à domicile par des professeurs atypiques. En effet, Oreo n'est pas une enfant ordinaire : surdouée, rusée, insolente, féministe et débrouillarde, elle n'a que 16 ans lorsqu'elle part à New York pour retrouver son père qu'elle ne connaît pas. Commence pour Oreo une quête hasardeuse où elle croise des personnages folkloriques et parfois très inquiétants.

oreo

Ce roman, écrit en 1974 par une afro-américaine engagée et féministe, est étonnant par bien des aspects, et m'a déroutée avant de me charmer.

La richesse de l'écriture et des références de Fran Ross témoignent d'une immense culture. Par exemple, elle calque l'histoire d'Oreo sur celle du héros de la mythologie grecque, Thésée. Oreo devient le Thésée de Philadelphie des années 60 et on s'amuse à chercher les similitudes entre les deux. C'est à la fois drôle et extrêmement bien fait.

Également, Fran Ross tricote des phrases incroyables où se croisent yiddish, accent fleuri des anciens esclaves noirs, spécialités culinaires françaises, jeux de mots (parfois difficiles à comprendre après traduction) et inventions pures.

En outre, la narration n'est pas conventionnelle. Elle est très orale, rythmée par des paragraphes courts et de nombreuses digressions farfelues et cosmopolites. Pour autant, l'histoire est bien menée même si la première partie (les origines et l'enfance d'Oreo) est un peu lente par rapport à la seconde (quand Oreo arrive à New York) au rythme enlevé.

Drôle et déjanté (voire la pub pour les plateaux TV surgelés spécial Pessah), extrêmement original et porté par une héroïne pleine de ressources, Oreo est un roman comme je n'en avais encore JAMAIS lu.

Pour conclure, c'est une étrange expérience de lecture. Certes, j'ai aimé ma lecture mais j'ai aussi été consciente de passer à côté de références et de situations parodiques que je ne comprenais pas. Cela ne m'a pas réellement dérangée et je garderais un souvenir amusé de cet OVNI littéraire.

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Commentaires
C
Mais oui, merci! Pourquoi pas ne pas le découvrir, en effet ! Tu peux voir chez moi, si un livre te plaît dans la Rentrée littéraire pour que je mette aussi en voyageur.
C
Une expérience de lecture qui a l'air assez étonnante ! J e ne sais pas s'il me plairait mais qui sait?
J
Je suis en train de le lire en anglais. Et je me demande souvent comment la traductrice a pu traduire cette expression ou ce jeu de mots. Comme le livre date des années 70, c'est sûr que certaines références nous échappent.
T
Tu as piqué ma curiosité!
J
Je ne connais pas du tout mais à te lire je suis persuadé qu'il me plairait.
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