« Si tu dois mourir, meurs seul, au sommet d'une grue, et laisse la Nature se charger de te tuer, avec grâce et beauté »
Scintillation de John Burnside
Traduit de l'anglais (Écosse), titre original : Glister
Métailié / aout 2011 / 282 pages / 20 euros
Entre SF écologique, thriller ultra pessimiste et roman initiatique, Scintillation est un roman très étrange et poétique.
L'Intraville est une presqu'île ravagée par la destruction d'une usine de produits chimiques. Sombre, insalubre, le quotidien de ses habitants est sans espoir : les adultes souffrent de maladies mystérieuses tandis que les enfants (les garçons notamment), livrés à eux-mêmes, disparaissent dans l'indifférence et la résignation. Plusieurs narrateurs alternent leurs récits, ajoutant chacun un détail sur ces disparitions (assassinats ?). Il y a LEONARD, l'ado cinéphile et bourré d'hormones, MORRISON, le policier pantin à la solde d'un homme d'affaires véreux, rongé par la culpabilité, ALICE, sa femme alcoolique et dépressive … Tous sont touchants, survivants difficilement dans l'Intraville, leur univers sans humanité ni concession où la sacralité prend les places laissées vides.
Difficile d'écrire sur un tel roman, je ne suis d'ailleurs pas sûre d'en avoir saisi l'intégralité. Et ce n'est franchement pas grave car j'ai pris grand plaisir à me laisser porter par les belles phrases de l'auteur (agrémentées d'un langage parfois très cru !) ainsi que par la naïveté et la fraicheur de LEONARD. C'est noir, troublant, philosophique … A découvrir sans faute parmi les moult ouvrages de la Rentrée littéraire 2011.