Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chez Mrs FIGG : chats, scones et livres à volonté !
Chez Mrs FIGG : chats, scones et livres à volonté !
Derniers commentaires
Archives
6 mai 2016

« Écrivaine » était une façon de décrire Vita Sackville-West, « jardinière » en était une autre.

le jardin blanc

Le jardin blanc de Stephanie Barron

Traduit de l'anglais (États-Unis) : The White Garden

Éditions 10/18 (octobre 2015) / 375 pages / 7,90 euros

Jo Bellamy, jeune paysagiste américaine, est employée par un riche client qui souhaite avoir la réplique du célèbre jardin blanc de Vita Sackville-West sur sa propriété. Bien qu'elle vive un drame personnel (le suicide aussi inattendu qu'inexpliqué de son grand-père), Jo se rend dans le Kent, sur le domaine de Sissinghurst où ont vécu Vita et son époux, Harold Nicolson. Dès son arrivée, Jo découvre un manuscrit caché dans les archives des jardiniers. S'il semble être de la plume de Virginia Woolf, il contient également un secret de famille qui concerne le grand-père de Jo. Commence une folle (en)quête où Jo mais aussi de séduisants employés de Sotheby's, une experte en littérature anglaise et un milliardaire américain s'interrogent sur les circonstances de la mort de Virginia Woolf.

« Et si Virginia Woolf n'était pas morte noyée dans l'Ouse, le 28 mars 1941, les poches lestées de pierres ? ». Stephanie Barron s'amuse à inventer la suite.

J'avoue d'emblée ne pas avoir compris la sombre histoire d'espionnage que Stephanie Barron imagine pour expliquer 'sa' version de la mort de l'écrivaine. Franchement pas le point fort du roman ! Mais finalement, peu importe, car j'ai été passionnée par le jeu de piste qu'elle déroule sur les traces du fascinant groupe de Bloomsbury : Vita Sackville-West et son époux Harold, Virginia Woolf et l'ambigu Léonard, Vanessa et Clive Bell, Maynard Keynes, Duncan Grant … C'est simple, j'ai déjà le parcours des visites que je veux faire la prochaine fois que j'irai en Angleterre !

Sissinghurst

Le château de Sissinghurst est reconnaissable par sa « tour de guet élisabéthaine » (p. 16) en pierre rouge, dans laquelle Vita s'isolait pour écrire. Le domaine est acheté par Vita et Harold Nicolson en 1930. Il s'agit d'une ruine qu'ils restaurent et qu'ils agrémentent progressivement de jardins thématiques : Delos, le jardin blanc qui est exclusivement pourvu de fleurs blanches comme « une jungle intime » (p.33). Le projet de restauration est lié à l'histoire tumultueuse du couple : désir de solitude et d'intimité retrouvée (pour écrire, pour oublier les liaisons, pour renouer avec la simplicité d'une vie à deux), comme la rédemption d'un couple assagi.

Knole,_Sevenoaks_in_Kent

Stephanie Barron évoque rapidement Knole House (p. 41), à Sevenoakes, qui est l'immense demeure d'enfance de Vita Sackville-West et qui date de l'époque des Tudors.

Elle décrit aussi Charleston House (pp.162-167).

charleston housecharlston house

C'était la maison de campagne de Vanessa Bell, la sœur de Virginia Woolf. Artiste peintre, Vanessa Bell en avait peint tous les murs disponibles, en s'inspirant notamment de son amant Duncan Grant. Si Charleston House semble avoir tout particulièrement abrité ses amours adultères avec Grant, elle était également un lieu de rencontre du groupe de Bloomsbury.

monk's house

Idem pour Monk's House, dans le village voisin de Rodmell, qui était la maison de campagne du couple Woolf (pp.246-253) depuis 1919. Derrière le cottage (dont l’intérieur est peint dans une dominante de vert), dans le jardin, se trouvent deux bustes des époux Woolf et leurs cendres. Si j'en crois Internet, toutes ces demeures sont maintenant des musées, gérés par le National Trust mais qui souffrent d'un cruel manque de financement et d'entretien.

Enfin, j'ai découvert la Bodleian Library à Oxford où furent également tournées des scènes de Harry Potter (films 1 et 2, il me semble).

BodleianLibrary

J'avais repéré ce roman sur de nombreux blogs et j'avais très envie de le lire malgré les bémols des lectrices. C'est pourquoi, j'ai sauté sur la version poche dès sa sortie. Résultat, malgré quelques faiblesses narratives et des romances pas vraiment passionnantes, j'ai adoré la visite guidée littéraire et historique que propose Le jardin blanc. L'atmosphère british (désuète et humide) y est particulièrement bien rendue. J'ai réellement eu l'impression d'être dans la campagne anglaise avec les personnages …

Pour conclure, c'est un roman coup de cœur mais principalement pour sa dimension « guide » de voyage !

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Comme toi j'avais aimé cette promenade sur les lieux de vie des auteurs, même si le reste de l'intrigue est loin d'être indispensable.
D
ça m'intéresse je vais voir si je peux trouver ce livre<br /> <br /> mon prochain billet est sur Monk's House justement
M
bien tentée! Virginia Woolf et Sackville-West m'intéressent
T
Si j'ai finalement apprécié le roman de Stéphanie Barron que j'ai lu, je crois que celui-ci n'est pas pour moi. Je retiens les endroits à voir mais la lecture ne me tente pas ^^
L
Je garde un bon souvenir de cette lecture, certes ce n'était pas un roman parfait mais j'avais pris plaisir à le lire et avais adoré visiter les lieux que tu évoques avec ces jolies illustrations. Ça y est j'ai programmé mon billet sur "Virginia et Vita" pour le 15, mais je suis nettement plus partagée !
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 84 377
Publicité