En même temps, et sous le même toit, réussir à toucher le cœur de deux hommes qui, ni l'un ni l'autre, n'étaient libres d'aimer
Lady Susan de Jane Austen
Première publication : 1794
Gallimard (Folio 2 €) / 2016 / 116 pages
Veuve depuis peu, Lady Susan quitte précipitamment Langford où vivent les Manwaring après un début de scandale. Désargentée, Susan n'a d'autre choix que de trouver refuge chez sa belle-famille qu'elle méprise, les Vernon de Churchill. Précédée de sa sulfureuse renommée, Susan est vertement (mais poliment) reçue par sa belle-sœur, Catherine, elle-même épouse raisonnable du fade Charles. Au grand dam de Catherine, Susan envoûte son frère, le jeune, riche et beau Reginald. Reginald va-t-il épouser Susan, de douze ans son aînée ? Et Susan va-t-elle trouver un époux à Frederica, sa timide fille de 16 ans ?
Lady Susan est une courte mais jouissive et acide nouvelle épistolaire, une œuvre de jeunesse de Jane Austen. L'échange de courrier privé entre les différents protagonistes permet de mettre malicieusement à jour les hypocrisies, les duplicités et les faiblesses de caractère de chacun sous un vernis d'exquise politesse … La pire étant évidemment Lady Susan !
En effet, Lady Susan n'est pas une héroïne « austinienne » habituelle. C'est une intrigante, mesquine et profiteuse, imbue d'elle-même et franchement cruelle avec sa fille qu'elle veut forcer à épouser un homme riche mais sot, qu'elle-même n'accepterait jamais. A la fin évidemment, la morale est sauve (*mais je me garderais d'en dire davantage*).
Pour conclure, c'est une lecture courte mais amusante. Et je n'ai même pas réussi à détester ce personnage de peste inventé par Jane Austen !